Vladimir Poutine déclarait en 2005 que la chute de l’URSS fut la “plus grande catastrophe géopolitique du XXe siècle”. Effectivement, à la suite des indépendances des républiques de l’URSS, la zone d'influence de la Russie s’est évaporée. Or, c'était une zone extrêmement stratégique avec la doctrine de “l’étranger proche”. Aux yeux de Moscou, le contrôle des pays de l’ex-URSS est une question de sécurité nationale et, in fine, de survie, car si ces pays entrent dans l'OTAN, les missiles américains sont directement frontaliers de la Russie. Cette doctrine entraîna la Russie à éviter un rapprochement de ces pays avec le monde occidental. En particulier l’Ukraine, où en 2014, la Russie annexa la Crimée et intervint dans le Donbass. De plus, pour la Russie, la volonté de superpuissance est encore présente. La Russie hérita de l’Union soviétique des attributs de superpuissance (siège permanent à l’ONU, intégralité de l’arsenal nucléaire soviétique). Et l’idée que la renaissance de la puissance russe passe par le contrôle des territoires de l’ex-URSS (et donc de l’Ukraine) est au cœur de la conception russe des relations internationales.